OS DU SQUELETTE HUMAIN : 206

_____________________________________________________________________________________

2.21.2015

DANGER 3


DANGER

Là, il y avait une porte de fer. Avec une poignée de fer à angle droit. Là, derrière, de l'autre côté, il y avait des cris.

Des rires.

Il y avait là des gens qui trouvaient amusant ces cris.

Des implorations.

Le métal creux des parois de la porte transmettait très bien les sons.

D'autres voix. Des spectateurs et spectatrices qui désapprouvaient le spectacle.

On ne peut faire plaisir à tout le monde.

Ces spectateurs changeaient l'idée qu'il avait eu.

Jeter quelques grenades et constater les dégâts.

Il changea donc d'idée et entra doucement - la porte n'était pas barrée - qui allait venir ?

On s'attendait à ce que les prisonniers essaient de fuir.

Comme dans  toute prison.

Et c'est le devoir de tout prisonnier d'essayer de fuir.

Aussi les planificateurs de ce centre et les gardes avaient prévu tout ce qui était nécessaire pour décourager les fuites. 

Mais personne n'avait pensé que de l'aide pouvait venir de l'extérieur.

Parce que la première défense de ce site était son secret.

Tout le monde ignorait son existence.

Sauf les malheureux prisonniers. Ces corps et ces esprits que l'on traitaient par la souffrance.

Et les employés de ce centre qui, comme n'importe quel personnel de prisons, camps de prisonniers, camps de concentration, ne faisaient que leur boulot sans se poser de question - toute question aurait été aussi inutile que contre-productive - comme il est d'usage chez les employés d'abattoir de bétail - sauf que cet abattoir concernait des humains comme gibiers - mais la logique était la même - pourquoi se poser des questions - et c'était aussi bien eux, les autres, qu'eux. 

En attendant de revenir à la maison ou, faute de mieux, à leur dortoir, pour jouer aux cartes.

Il y avait là un certain nombre de gens.

Qui lui tournaient le dos.

Concentré vers le petit corps couleur de pêche rose qui se débattait.