OS DU SQUELETTE HUMAIN : 206

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2.21.2015

DANGER 2

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 DANGER

HD était vivant et en bon ordre de marche. Il fonctionnait parfaitement. 


Tous ses sens en action.


HD descendit les marches de béton qui menaient dans l'intestin du monstre biologique et bureaucratique.


L'odeur s'ajouta à la description. Odeur d'étable et de merde. Merde humaine. Tout à fait différente de celle des poules, cochons, vaches, chevaux.


On gardait des humains en bas.


Et pas dans des conditions d'hygiène légales.


HD vit une ombre.


Mobile.


Un homme. Un garde. 


À cet endroit, ce ne pouvait être qu'un soldat dans son poste de garde. S'il y en avait un, il y en aurait d'autres.


Il s'ennuyait.


On lui avait ordonné de garder ce coin de mur pour empêcher la fuite de prisonniers. Ce qui n'arrivait jamais. 


Et il avait fini par croire que ceci n'arriverait jamais. Ensuite, que ceci ne devait jamais arriver. Et, finalement, agir en conséquence.

État de veille moyenne sous forme de nonchalance semi-hypnotique.

On lui avait ordonné de garder ce coin de mur pour empêcher la fuite de prisonniers. 

Non pour empêcher des hommes de l'extérieur de venir. Ce qui n'était jamais arrivé.

Jusque là.


Erreur.


Le genre d'erreur qu'on ne peut réparer.


Silence


La pointe de la lame traversa son costume et traversa de l'autre côté en passant à travers le coeur.


Silence


Lame à la pointe aiguë et redoutable et au tranchant parfait.


Si fine qu'elle glissa et écarta les fils et la peau sans aucun bruit. Comme si elle faisait parti de ces matières. La seule différence était son mouvement continu droit devant.

Elle glissa sur les os.

Il fallait éviter de la tordre sinon elle pouvait casser. Et ceci ne ferait que ralentir son glissement soyeux.

Il n'y eu aucun son dans les tissus. Celui du dos. Celui de la poitrine. Ni lorsque la lame se glissa entre les côtes de la cage thoracique. Celles du dos. Et celle de la poitrine.


Traversant le coeur de part en part. Entre les côtes du dos et de la poitrine. Comme un oiseau en cage.

Une admirable perfection.


Comme la chair ne fut pas déchirée et écartée ou brutalisée, il n'y eu presque pas d'écoulement de sang.

Sauf que les poumons s'emplirent bientôt de sang - ce qui lui fit manquer d'air - et le sang continuant sa route remonta jusqu'à la bouche où le surplus s'écoula vers l'extérieur.

À ce moment, il était déjà mort ou mourant ou en processus de deuil

HD mit sa main ganté sur la bouche de l'agonisant pour retenir son dernier souffle et son possible dernier cri.


La douleur l'avait paralysé. 


Et le sang cessa d'arriver dans son cerveau.


Avait-il pensé à quelque chose ? 


Le garde mourut dans un réflexe.


Comme un petit animal figé.

200 livres de muscles et d'os supportant des balles et des armes, s'effondrant comme un oreiller de plumes ou de duvet d'oie.

Ensuite, tout alla plus vite, tout son corps s'effondra comme un vêtement lourd dont on aurait retiré le porte-manteau.


Ses genoux plièrent. Ses chevilles aussi.

Et tomba par en avant.


HD retint le corps et l'accompagna dans sa chute de manière à ne pas faire de bruit. Ou pas d'autres sons que celui de la machine à air climatisé quelque part. 


En retenant aussi son arme. Un M 16. Classique. 


Arme neuve. 


Qui disait bien qui était le propriétaire de l'esprit et de la vie de cet homme.


Il prit le pistolet Colt du garde. Une arme neuve. 



COLT SPECIAL COMBAT GOVERNMENT®

Modèle classique 1911 revisité et constamment amélioré.

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Lowered and Flared Ejection Port

Canon 5 pouces
Longueur totale 8 1/2'’
Calibre. 45
Chargeur 8 coups
Acier au carbone

Poids 38 onces


Enleva le chargeur et éjecta la dernière balle du bloc-culasse. Déboîta la culasse. Qu'il apporta avec lui. Dans une de ses poches. Avec ses grenades. 

Jeta chargeur et le reste de la carcasse du pistolet sur l'homme mort. Aussi inutilisable l'un que l'autre. 

Chercha un endroit où jeter la carcasse inutilisable de l'homme mort mais ne voyait rien, la laissa sur place. Au risque que quelqu'un le trouve. Mais il n'était pas à un risque près.

Il y avait sur l'homme un radio-émetteur dont on se servait sans doute pour les rapports réguliers - question: à quelles heures ces rapports réguliers - et à quel intervalle de temps ? 

La seconde question suivant la première.

Ne pas laisser de témoins. 


Ou de gardes qui peuvent vous surprendre par derrière


Il aurait été absurde de les assommer - même s'il le pouvait - ou de les ligoter - même s'il le pouvait - ou de les baillonner - même s'il le pouvait. 

Ajoutant d'autres risques à ce qui était déjà risqué.

Pour qu'il appelle à l'aide. Déclenche l'alarme. Se réveille prématurément. Se détache et arrive par en arrière.

Toute chose qu'un mort était absolument dans la totale incapacité de faire.

Ainsi il tua le second garde.

Par en arrière.

Ce qui était le plus simple. Et ce qui devait être fait du fait même de sa simplicité. Organique et logique.

Ces hommes avaient été distraits. Inattentifs. Ce qui avait entraîné leur mort violente et prématurée.

Il se fraya donc un chemin de cadavres. Ne laissant aucun être vivant devant lui ni derrière.

Ni d'armes.


Pour éviter qu'un possible poursuivant arrivant ensuite ne s'en serve.

Ni d'armes fonctionnelles.

Il n'avait pas amené de mitraillette ou d'armes lourdes précisément parce qu'elles étaient lourdes et seraient encombrantes. Il aurait probablement tout ce qu'il fallait sur place. Et n'avait pas eu tort.


Chaque garde était bien armé et constituait à lui-seul un petite boutique d'armes où il n'avait qu'à se servir. 

Le temps de rendre inoffensif les armes de trop le ralentit un peu mais il ne pouvait que procéder ainsi. Sécurisant son territoire. Un espace nouveau après l'autre. 

S'il y avait des grenades, ce qui n'arriva qu'une fois, il dévissa les détonateurs et les jeta devant lui. Il ne restait alors qu'une coquille de métal contenu de la poudre sans importance. 

Un autre garde mourut

Un troisième.

Un quatrième.

Comme le petit  Poucet, il semait des mort.

Si quelqu'un le suivait, il n'aurait qu'à suivre les cadavres.

Cette idée était déplaisante mais il n'avait aucun endroit où les dissimuler.

Et pas le temps de les débiter en morceaux pour les jeter aux corbeaux ou aux chiens si cette idée lui était passée par la tête ce qui n'arriva pas.

HD était profondément réaliste, utilitariste. 

Après tout, ces hommes n'auraient pas du être là. Voir ce qui se passait là. Ou y participer.

Du fait même de leur présence dans cet abominable lieu, ils méritaient la mort.

La simple logique s'abattait sur eux.

Et ils avaient eu la chance d'avoir une mort douce. Presque paisible. Quoique du point de vue d'un regard extérieur: peut-être inesthétique.

HD était la logique en action.

Toute personne qu'il rencontrerait mourrait.

Logiquement.

Ce qu'il cherchait devait se trouver au plus profond de l'intestin de la bête immonde. Au bout d'un certain nombre de gardes assassinés. Plus il y en aurait plus il se rapprocherait du but.

Ce qui s'avéra exact conformément aux prédictions.

Et il trouva.

Plutôt, les cris - plutôt des hurlements - le trouvèrent.

On suppliait. Implorait. Priait. 

Hurlait.

Une voix de femme.

Voix de jeune femme.

Et cette voix cessait de crier pour vomir. S'arracher les tripes.

Et, après un silence, troublant, un long hurlement aiguë de voix de femme.

Obscène.

Pornographique.

C'était parfait. D'une grande perfection.

Il savait maintenant où il allait.