OS DU SQUELETTE HUMAIN : 206

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3.01.2015

CADAVRE 15

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DANGER


Parfois

HD regardait en arrière, se retournait vers la petite foule de suppliants

Au travers de ce labyrinthe enroulé sur lui-même

Il y a si peu de temps

La curieuse sensation d’entrer dans la douleur et de s’y joindre

Et depuis un temps fort bref

Sensation tout aussi curieuse de ressortir de la douleur, de s’en séparer, de prendre ses distances

Le pouvoir de sidération de ces images vivantes

La tentation

Et les tentations de la paralysie et de la tétanisation

Il fallait résister à cette fatigue et ce découragement

S’en séparer, se l’arracher

Faire halte pour laisser le temps aux plus lents de les rejoindre et de s'aider les uns les autres

Par curiosité ouvrir une porte fermée

Encore une fois derrière la porte fermée tout juste ouverte

La brutalité des faits

L’évidence

Ce corps qui se tord

Un autre

On ne peut rien faire car il y aurait trop à faire

Le cauchemar est proche. Trop proche. Il faut encore aller plus loin.

Les images vues s’incrustaient dans la tête

Des cris, des corps  ou tendus ou tordus ou pris de contorsion

Un paquet suintant et hurlant de muscles entrouverts, d’os exposés à l’air sale et d’organes ouverts. Ce qui ne devait pas être vu.

Une cruauté clinique avec une atmosphère d’étable, d’abattoir et d’égout

Des escaliers étroits et raides et des corridors improbables remplis de portes creusant des murs rugueux, étroits et bas

Où on décortiquait le corps des femmes

On s’acharnait sur leur esprit qu’on extrayait par la gorge

Une culture du viol

Passé au stade industriel

Des procédures savamment rodées et des dispositifs techniques métalliques où on faisait parfois usage de plastique et de verre

Comme trancher ou pénétrer ou extraire quelque chose

Le réalisme le plus total

Des traînées de sang coulent sous les portes, grimpant sur les murs et les plafonds

Une froide lucidité

Quelque chose d’exact et de tranchant

Si simple

HD gardait ses distances avec tout ceci

Pas de sentiment ni d’émotion

Une machine à marcher, monter les marches, ouvrir les portes, aller en avant. Et exécuter les gardes inattentifs qui ne se virent même pas mourir.

On est si peu vivant et on meurt si vite qu’il faudrait manipuler sa vie avec précaution

On est très imprudent avec sa vie et celle des autres.

Et on oublie que la vengeance et la juste récompense de ses efforts immondes peuvent survenir.

Un autre soldat gardant son mur de béton eut la gorge tranchée. Les cordes vocales coupées. Il ne restait qu'un souffle long. Et les artères coupées giclaient puissamment par l'extrémité du corps qui se vidait.

La tentation diabolique à laquelle avait succombé ces possédés et damnés de vouloir transformer le autres en esclaves. 

Résister à cette tentation. 

Vous ne pouvez résister à cette tentation irrésistible

Parce que la vengeance marche comme une ligne droite tracée d'un point à un autre, en compagnie d'un couteau 

Sanglant